Page:FRAD006 G1259.pdf/69

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
35

il y a quatre ou cinq ans, et dont on n'a pas eu de nouvelles depuis. Et même somme des aumônes recueillies en divers temps, surtout le jour de l'Annonciation, lorsque le chapitre va à Notre-Dame de Crottons en procession, ceux qui suivent s'arrêtent pour faire leur prière à la chapelle et donnant quelques uns de l'argent. André Devallon nous a dit qu'il a 8 sous, aussi d'aumônes. On n'y dit la messe que lorsque quelqu'un qui doit faire un voyage a la dévotion de la faire dire[1].

[159] La chapelle n'a point de fenêtre. Elle prend son jour par le balustre de bois qui la sépare de l'avant-chapelle, au milieu duquel il y a une porte de bois qui ferme à clef.

La plupart de ceux qui passent au-devant de la chapelle s'arrêtent et se mettent à genoux sur un banc de pierre qui est le long du balustre, contre la muraille à hauteur d'appui sur laquelle est ledit balustre, Ils prennent de l'eau bénite par les ouvertures du treillis, dans le bénitier qui est en dedans, à gauche de l'entrée, et creusé dans une pierre de taille qui est sur la muraille, à hauteur d'appui, sans être arrêté.

Ledit sieur André nous a demandé à quoi il emploierait les 12 livres qu'il a et les 8 sous qui sont entre les mains d'André Devallon. Nous avons renvoyé à régler l'emploi de cet argent dans notre ordonnance de visite.

La pierre sacrée est en bon état, enchâssée dans la table de plâtre qui forme l'autel. Les deux chandeliers qui sont sur les gradins sont de bois peint.


En sortant de la chapelle, ledit André Devallon nous a présenté une petite corbeille de pommes de Saint-Jean. Toute la compagnie en a pris, et sur les huit heures nous sommes revenu à Vence.

Maison claustrale[2]

Du jeudi 16e juillet 1716

[160] Nous avions fait dessein d'aller visiter l'ermitage de Saint-Martin, à un quart de lieue environ de Vence, sur la montagne, Le frère Jean, ermite de la chapelle Notre-Dame de Larrat en ayant la clef et ne s'étant pas trouvé en ville.

nous n'avons pu y aller le matin, ni même l'après-dîner parce que le père provincial de la Doctrine Chrétienne nous ayant rendu visite, nous a entretenu

  1. Les voyages étaient périlleux. On faisait souvent son testament avant de partir. D'où tant de chapelles le long des routes, principalement aux carrefours, pour mettre les voyageurs sous la protection du Ciel.
  2. Ce sous-titre se trouve un peu plus bas dans le document. La maison claustrale : la demeure des curés.