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Il y a sur l’autel deux chandeliers de fer, de peu de valeur. Il y manque une croix, les trois cartons du te igitur, de l’évangile de saint Jean (et) du lavabo.

[154] Le tableau représente sainte Colombe, vierge[1]. Il a un cadre de bois peint. Le retable consiste en deux colonnes de plâtre qui soutiennent un entablement. On a pratiqué un enfoncement, derrière l’autel, qui est mal propre et très négligé, qui parait trop petit pour pouvoir servir de sacristie. Il n’y a ni carrèlement ni pavé au sol de ladite chapelle. Des deux petites fenêtres qui y sont, il n’y en a’-qu’une de vitrée. La voute est fendue par le milieu. Elle n’est que de plâtre et elle a besoin d’être refaite. Il y pleut en dedans. Le toit est très mal entretenu. Celui de l’avant-chapelle ne vaut rien. Les bois en sont ou brisés ou pourris, en sorte qu’on n’ose pas se tenir dessous.

[155] Cette chapelle est possédée par M. Mati, prêtre de Grasse, agé de vingt-cinq ou vingt-six ans. C’était un prieuré. Tout le revenu consiste à présent en une terre, au-dessous de ladite chapelle, qui peut contenir une charge de semence. Elle est affermée 38 livres. Les décimes ont été de 20 livres et au-delà[2]. Elle est remplie d’arbres, savoir de pommiers, d’oliviers, de figuiers et de souches de vigne, et de quelques petits chênes au nombre de trois. On nous a averti que ledit sieur Mati a vendu un gros noyer qui est au milieu de ladite terre[3].

Le fermier nous a dit qu’il était chargé par le sieur Mati de faire dire une messe le jour de la fête de la sainte, qui est le 17e septembre. On ne nous a pas su dire s’il y avait quelqu’autre messe fondée dans le cours de l’année. On y porte ce jour-là des ornements de la cathédrale. Cette terre ne paie ni taille ni décimes[4].

Le sieur Mati vendit l’année dernière un chêne au sieur maire pour les réparations des moulins à blé, dont il eut 3 livres, 10 sous.

La muraille de ladite chapelle est fendue en dehors, du côté du midi, vers l’endroit qui forme le rond où est l’autel.

Le devant d’autel est de toile peinte, fort usé, et même déchiré et rompu en quelques endroits. Il y a un prie-Dieu en mauvais état. Un bénitier, à l’entrée, à gauche, lequel est creusé dans une pierre dure. L’ordonnance de 1699 ordonne une croix de laiton et un parement d’autel de cuir doré[5].

Nous avons repris le chemin de Vence sur les sept heures et demi[6].

  1. Ce tableau est conservé
  2. "Les décimes", c’est-à-dire la part de l’imposition sur le clergé que le chapelain doit payer en raison de cette chapellenie. On peut croire qu’il est particulièrement maltraité dans la répartition de cette imposition, qui est faite par le clergé diocésain lui-même, s’il est vrai qu’il paie plus de la moitié de ses revenus.
  3. L’emploi du présent indique que le noyer est toujours en place. L’usage permettait de vendre un arbre sur pied sans vendre le sol dans lequel il était planté. Peut-être est-ce l’opération réalisée par le chapelain.
  4. "Ni décimes" : ceci paraît en contradiction avec ce qui vient d’être dit des décimes exorbitants payés par le chapelain. Mais décime a ici le sens de dime, c’est-à-dire de la redevance en nature due par toutes les terres de Vence à l’évêque et au chapitre.
  5. On lit ensuite, noté au crayon : En1726, Philippe Blacas fermier, un christ, des vitres, deux petits cartons, la messe le 17 set(embre), un devant d’autel, deux chandeliers. Il y a un pupitre. Enfoncer la pierre sacrée. Il faut un devant d’autel. Puis, en bas de page, noté à l’encre. Il y a un ex-voto de ... sans suite. Oswald Baudot dit ne savoir s’il faut tirer une conclusion du fait que Mgr Bourchenu ne mentionne ni clocher ni cloche.
  6. Le document porte en bas de page une addition datée de 1726.