Page:FRAD006 G1259.pdf/58

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

[Chapelle de Sainte-Anne][1]

[143] Il y a une confrérie à la chapelle de Saint-Anne, de plusieurs femmes et filles, établie depuis M. de Godeau[2]. Elle avait été négligée pendant longtemps. {fin l’a rétablie depuis deux ans environ. Les rectrices sont Claude Guise, Anne Andrée et Catherine Stablesse, qui sont présentes à notre visite[3]. Elles sont plus de cent en nombre. Elles n’ont aucun règlement, du moins elles ne savent pas s’il y en a quelqu’un pour leur confrérie. Elles font dire une messe tous les mois, un jour de mardi. Les officières s’y rendent. Elles se trouvent aux processions du jour et de l’octave du Saint-Sacrement, chacune un cierge à la main, et de même, dans l’octave, le soir, à la bénédiction du Saint-Sacrement. Elles se trouvent aux enterrements des sœurs et elles y portent six flambeaux allumés. Elles fournissent les cierges pour la messe qu’elles font dire tous les mois.

Le tableau de la chapelle représente la Sainte Famille. Il y a quatre petits tableaux à côté, assez usés. Ils sont au-dessus des crédences, lesquelles sont couvertes de deux petites nappes. Dans le nombre des nappes écrites ci-devant il y en a une toute neuve, de toile ouvrée, avec une petite dentelle sur le devant, qui a été donnée par une sœur pour ladite chapelle[4].

Il y a trois parements d’autel à ladite chapelle, un de plâtre avec des figures de plusieurs couleurs relevées en bosse ; un autre de toile peinte, et un troisième de bourg de soie blanc, rouge et vert, avec un galon d’argent faux, donné par Marianne Motete, femme du sieur François de Guigue[5]

La pierre sacrée est trop relevée sur l’autel. Il faut y creuser une place afin qu’elle soit à niveau de la table de l’autel, qui n’est qu’un jet de plâtre sur de la maçonnerie. L’autel est couvert d’un tapis usé, d’une étoffe de fil et de laine.

Les sœurs font une quête après la récolte, entre elles. Elles ont dépensé cette année 14 livres 10 sous en cierges. Nous avons chargé la première rectrice, entre les mains de qui est l’argent, de tenir compte de ce qu’elle reçoit et de ce qu’elle dépense. Il y a deux légats dus.

  1. Titre ajouté, n’existant pas dans le document
  2. Depuis ; comprendre après.
  3. Lecture de ces patronymes incertaine. Ces noms sont au féminin (pour Guis, André, Stable, tous localement connus).
  4. Une notation de ce genre donne à penser que le nombre plus ou moins grand, de nappes, à chaque autel, est l’indice d’une ouverture plus ou moins grande de la confrérie aux femmes.
  5. "Bourg", mot inconnu pour M. Oswald Baudot. Faut-il lire "bourré" ? Pour la donatrice, Mgr Bourchenu avait d’abord écrit : "donné par Mlle de Guigues". "Mademoiselle" est alors un titre donné aux femmes mariées nobles ou du moins de la meilleure bourgeoisie.