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Saint-Pancrace

[116] Du même jour, mercredi 8e juillet, à quatre heures après midi, le sieur Guillaume Maurel, marchand, ayant été averti que nous devions nous transporter à la chapelle de Saint-Pancrace dont il est le recteur, pour y faire notre visite, nous a présenté son compte de ce qu’il a reçu et de ce dont il était chargé par le compte qu’il rendit en 1706, le 25 mars, à M. de Crillon, archevêque de Vienne, pour lors évêque de Vence. Nous l’avons vu et examiné, en présence du sieur Blanc, chanoine de notre cathédrale, qui a eu soin depuis longtemps de ladite chapelle et qui s’est employé pour l’agrandir et y faire des réparations qui sont encore fort imparfaites. Ledit Maurel se trouve débiteur, par la clôture du compte dudit jour 25 mars 1706, de la somme de 44 livres, 16 sous, 7 deniers. Le chapitre de recette du compte qu’il nous a présenté s’est trouvé monter à 181 livres, 7 deniers, lesdites 44 livres, 16 sous, 7 deniers comprises[1]. Et celui de recette[2] à 117 livres, 7 sous[3]. Partant, il est resté débiteur de 63 livres, 13 sous, 7 deniers, que nous lui avons laissés, l’ayant continué recteur de ladite chapelle. Et nous avons nommé en même temps, après la clôture dudit compte, ledit sieur Blanc, chanoine, pour trésorier et premier recteur de ladite chapelle[4], et nous lui avons recommandé d’employer cette dernière somme aux réparations les plus pressantes de ladite chapelle, et surtout à achever et à continuer la voute sur le devant et sur l’agrandissement de ladite chapelle. Et il faudra permettre une quête pour trouver encore quelque argent pour achever les réparations, et ordonner qu’elles seront faites avant la fête du saint, autrement la chapelle interdite. Et qu’on rendra tous les ans les comptes, huit jours après la fête du saint.

[117] Ledit sieur Blanc nous a fait des plaintes, conjointement avec ledit sieur Maurel, de ce qu’Antoine Féraud a écarté depuis plusieurs années huit douzaines de planches de bois de pin et des cintres pour continuer la voute. Il les prit pour s’en servir lorsqu’on fit raccommoder les chapelles de l’église.

Ledit sieur Maurel nous a présenté les ornements de ladite chapelle et le linge. Il y a une chasuble, d’un taffetas renforcé, de couleur rouge, avec une petite dentelle d’argent, le voile, l’étole, la manipule, sans bourse ni corporal, ni purificatoire. Deux carreaux ou coussins de même taffetas, pour le missel. Quatre nappes d’autel, dont trois sont assez bonnes. La quatrième a besoin d’être raccommodée. C’est la plus fine. Le missel est en bon état.

  1. C’est dire que de 1706 à 1716, soit en dix ans, la recette de la chapelle a été de 136 livres environ, soit une moyenne de 13 livres et demi par an.
  2. Recette, par erreur. Lire « de dépense ».
  3. Soit une moyenne des recettes de 11 à 12 livres par an. Si pauvres soient-elles les confréries trouvent toujours à faire des économies.
  4. on voit ici l’évêque placer sous le contrôle d’un ecclésiastique une confrérie jusqu’ici administrée par des laiques. Maurel a la charge de conserver les deniers, mais il ne peut plus en disposer puisqu’il n’est plus trésorier. Il n’est plus que comptable.