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[52] Nous avons fait lecture des dernières ordonnances de M. de Crillon concernant le chapitre, et de tout ce qui est porté dans l’acte de la visite qu’il fit en 1706. Nous avons fait les réflexions que nous avons cru nécessaires sur l’inexécution de ce qui avait été ordonné, tant pour ce qui regarde le service divin, les cérémonies, la discipline de l’église, que pour ce qui concerne le temporel, les réparations et l’entretien de la sacristie. Nous nous sommes informé de la manière dont on tenait la pointe, pour marquer les présents aux offices. Si les papiers et les titres du chapitre étaient en bon ordre et bien tenus. S’il y avait un inventaire d’iceux, avec un répertoire, et si on tenait sur la table des archives une écritoire avec un cahier de papier blanc sur lequel on eût soin d’écrire exactement, et sur-le-champ, les titres et la qualité des papiers et des actes qu’on était quelquefois obligé de prendre, afin que rien ne se perde et ne s’écarte. Et si celui qui les prenait mettait son nom au bas de son chargé, et (avait soin) de les rendre, passé un certain temps. Si actuellement il y en avait hors des archives et entre les mains des séculiers[1]. Si on avait soin de tenir proprement les ornements de l’église et en quel endroit ; d’en faire de neufs quand il était nécessaire et d’entretenir ceux de la sacristie. Si le sieur théologal fait son devoir, s’il fait des leçons et s’il prêche les dominicales. Si les enfants de chœur sont bien élevés. D’où vient que la musique n’est plus entretenue et qu’on ne fait pas travailler aux réparations de l’orgue.

[53] Nous nous sommes aussi informé quel emploi on faisait des demi-annates, s’il en était encore dû et par qui. De même du droit de chape et des anniversaires. Nous avons demandé si l’économe rendait ses comptes tous les ans, si parmi ceux qui ont été administrateurs il y en a qui doivent quelques restes de compte, et si tous les ont rendus. Nous avons interrogé le sieur capiscol, s’il faisait observer le cérémonial romain, les statuts de l’église, les ordonnances de visite en ce qui est de sa charge, et les statuts synodaux.

[54] Nous sommes entré dans le détail du revenu du chapitre et de celui de chaque chanoine et des bénéficiers. Il y a dans l’église huit chanoines, savoir quatre dignités ou personnats, qui sont le prévôt, le sacristain, le théologal, l’archidiacre. Et quatre simples chanoines. Le cabiscol, c’est un personnat, il n’entre pas en chapitre[2].

Six bénéficiers. Deux curés en titre. Un diacre d’évangile. Un sous-diacre. Une place de maître d’orgue. Une d’un joueur de serpent[3]. Un maître de musique, il est souvent pris du nombre des bénéficiers. Deux campaniers, un séculier

  1. On verra à la fin du document la réponse du chapitre aux questions posées par l’évêque au sujet des archives. Cf. § 176.
  2. Mgr Bourchenu a noté en marge ceci, qu’il est difficile de rattacher au texte : "Grains et vin doivent être vendus ou distribués aux chanoines. La pointe : on ne compte point. Options. Chante tout l’office, excepté les vêpres. On lit la passion d’une croix à l’autre. Le petit office. Les rogations, le lundi aux pénitents noirs, le mardi aux pénitents blancs. Le troisième, on va à Saint-Pancrace, on fait le tour du jardin du château et de l’évêché, et la messe à la cathédrale". Il a barré : "Procession à Saint-Pierre et aux pénitents noirs".
  3. Serpent.. Le Robert indique : "Mus. Ancien instrument à vent (en bais et cuir) plusieurs fois recourbé. L’ophicléide a remplacé le serpent". Et au mot ophicléide : "1822. Mus. Gros instrument à vent, en cuivre et à embouchure, muni de clés. L’ophicléide a remplacé le serpent ; il a un son très grave et une justesse douteuse. Un beuglement d’ophicléide".