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Lesdits sieurs Savournin et Gaster, recteurs, sont dans cet emploi depuis dix ou douze ans. Ils n’ont rendu qu’une fois leurs comptes. Les mêmes recteurs ont soin de la chapelle de Saint-Véran. Il n’y a point de messes fondées dans ladite chapelle. La confrérie a soin d’entretenir une lampe allumée toute l’année. Les sieurs recteurs ont offert de tenir les trois lampes allumées, en leur remettant les quinze livres que doit la communauté, de la fondation de M. Godeau, et les quinze livres que fournit le chapitre au sous-sacristain pour l’entretien de la troisième. Nous avons renvoyé à régler ce qui conviendra là-dessus quand nous en aurons conféré avec les sieurs du chapitre. [22] Il y a six petits chandeliers de laiton qui n’ont pas un demi-pan de hauteur[1]; huit grands chandeliers de laiton, dont quatre sont de deux pans de hauteur et les autres d’un pan et demi[2]. Il faut défendre qu’on les transporte d’une chapelle à autre pour les messes privées, parce qu’on les gâte. Le te igitur et le lavabo, et l’évangile de saint Jean sont garnis de cadres dorés[3]. Il y a quatre bassins de cuivre pour les quêtes, une clochette de cinq ou six livres dont on se sert quand on porte le saint sacrement aux malades[4]. Il y a deux dais, l’un de catalouffe, assez usé, l’autre de damas rouge, plus qu’à demi usé. M. de Crillon, notre prédécesseur, avait ordonné qu’on en ferait un neuf, de damas blanc. Il y a dix nappes pour l’autel. Quelques unes ont des dentelles. Un tapis pour mettre sur le banc de la confrérie. Il est d’une serge verte[5]. Il n’y a point de tapis pour couvrir l’autel. On a un tapis bleu, de toile de coton, qu’on met sur le marchepied, fort usé. On a environ soixante livres de cire. La confrérie fournit huit ou dix flambeaux, ou même douze, pour accompagner le saint sacrement aux malades. Elle en fournit aussi pour les processions du Saint-Sacrement, et ladite confrérie donne trente-six livres au sous-sacristain pour les cierges qu’elle donnait pendant le cours de l’année, savoir deux les dimanches et fêtes ordinaires, quatre les fêtes solennelles, et cinq francs pour la chapelle où l’on expose le saint sacrement le jeudi saint[6]. Ladite confrérie a deux écussons de fer et deux de carton pour mettre aux flambeaux dans les processions et quand on enterre quelque confrère.

  1. L’ h initial de hauteur n’est pas aspiré. On écrit l’hauteur. Un demi-pan: environ La canne, qui vaut 8 pans, fait environ 2 m.
  2. Les uns de 50 cm et les autres de 38 cm.
  3. Ce sont des prières qu’on récite à la messe et qui, fixées sur des cartons et mises cadre, demeurent en permanence sur l’autel.
  4. Les cérémonies qui accompagnaient le port du saint sacrement aux malades constituaient un élément de la vie quotidienne dont nous n’avons plus idée. On voit plus bas que la confrérie du Saint-Sacrement fournit jusqu’à douze flambeaux pour cet accompagnement, ce qui montre tout un cortège. La clochette pèse de deux kilos à deux kilos et demi si la livre fait environ 400 grammes.
  5. Bourchenu écrit sarge. Catalouffe, damas, serge, toile : les gens de cette époque ont une grande connaissance des tissus, marchandise précieuse.
  6. C’est ce rôle de fournisseur de cierges qui avait valu aux confrérie le nom de luminaires. La chapelle du jeudi saint, particulièrement éclairée s’appelait le paradis. Bourchenu avait d’abord écrit: "Et cinq francs pour le reposoir du jeudi saint".