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il faut necessairement que je trouve par la lecture de Jansenius, la doctrine particuliere qui me paroist avoir esté enseignée par Jansenius, et alaquelle, j’attribüe avoir esté enseignée par Jansenius d’estre le sens de Jansenius, comme si je disois. La doctrine de la grace nessaire qui est le sens de Jans. est heretique.

Qu’on resve tant qu’on voudra, il est impossible que la determinaon dont nous parlons, se fasse d’une autre sorte, et cet autheur en convient lorsqu’il dit qu’il faut que la proposition determinante soit comprise dans la determinée comme l’espece dans le genre, ou l’individu dans l’espece ; il devoit ajouster, ou comme l’individu determiné dans l’individu vague : Or qu’elle est l’action de nostre esprit par laquelle il considere une idée particuliere comme comprise dans une plus generale, si non un jugement, ou une proposition, et par consequent demeurer d’accord, comme on ne peut pas le nier, que le Pape à pû avoir un certain dogme en veue qui n’estoit point celuy de Jansenius : mais soutenir en mesme temps qu’il n’a pas pû determiner par l’idée de ce dogme l’idée generale. Le sens de Jansenius, parce qu’une fausse determination n’est pas une determination : c’est pretendre que personne ne peut former cette proposition. La grace necessitante est le sens de Jansenius, parce que ce seroit une fausse proposition : Or une fausse proposition n’est pas une proposition, d’ou il s’ensuivroit une assez plaisante chose, qui est qu’il n’y auroit jamais de fausseté dans les discours des gommes ; car il ne peut y avoir de fausseté que dans les propositions : or il n’y en a point dans les veritables, et les fausses ne sont point des propositions : Donc il ne peut jamais y avoir de fausseté en tout ce que nous disons.

Ce qui ⁁a trompé l’autheur est qu’il s’est souvenu de ce qu’on dit ordinairement dans l’Ecole, que. falsum aurum, non est aurum, d’où il a pris sujet de croire qu’on pouvoit dire de mesme, qu’une fausse determination n’est pas une determination, mais il devoit prendre garde qu’il y avoit de deux sortes de verité, et de fausseté bien différentes, l’une naturelle, et absolue : l’autre qui n’est que dans nostre esprit et qui est relative. La verité naturelle, et absolüe est une des trois proprietez de l’Estre, et consiste en ce qu’une chose est ce quelle est, et ainsy la fausseté opposée a cette verité detruit la chose parce que la chose n’est plus, si elle n’est plus ce qu’elle est.

Mais la verité qui est dans nostre esprit et qu’on peut