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Sixiesmement qu’il a declaré de vive voix apres la Constitution et aux Docteurs Augustiniens, et a Mr. l’Ambassadeur de France qui l’a escrit a la cour.

Septiesmement qu’il fit deffense aux Jesuites de tirer aucun avantage des Constitutions contre la grace efficace. Et de là il est aisé de conclure que la grace efficace n’est point de dogme qu’il a voulu condamner sous le nom de sens de Jansenius

Mais on dira peut estre que ceux qui ignoreront cet usage de l’Eglise et toutes ces circonstances qui ne prendront le sens de Jansenius constitutions que des paroles mesmes des constitutions expliquées selon leur sens naturel, en doivent conclure que la grace efficace y est condamnée, puisque le Pape condamne le sens de Jansenius et que ces mots de sens de Janenius signifient le veritable sens de Jansenius c’est a dire la grace efficace.

Voilà tout ce qu’on peut dire de plus fort. Et cependant il est visible que ce n’est qu’une pure illusion et pour le developer xxxxxxx il faut sçavoir, Que le Pape en condamnant le sens de Jansenius a eu necessairement dans l’esprit un dogme distinct et distinctemet connu ; et qu’il n a condamné que ce dogme, et non celuy qu’il n’a pas xxxxxxx conceu.

Ainsi on ne peut estre assuré qu’il ait condamné le veritable sens de Jansenius, qu’on ne soit assure qu’il a connu le veritable sens de Jansenius

De mesme quand un homme dit, J’approuve le sentiment de Tertulien.

J’approuve le doctrine de St. Augustin sur la grace.

Je condamne le sens d’Honorius.

On ne peut estre assuré ny que ces approbationis, ou ces condamnations tombent sur la veritable doctrine de Tertulien, de St. Aug. et d’Honorius ; a moins qu’on ne soit xxxxxxx assuré que ceux qui parlent de la sorte entendent bien Tertulien, de St. Aug. et Honorius

Or on a quelque fois cette sseurance ; et quelque fois on ne l’a pas tout le monde a la mesme idée de la doctrine d’un autheur comme tout le monde entend de mesme sorte la doctrine de Calvin sur la transubstantiation.

Et on ne l’a pas quand nous n’avons pas cette certitude et que la chose est de soy obscure et difficile.

C’est pourquoi si l’on veut suivre exactement la raison on ne peut jamais tirer de ces propositions, des conclusions absolueës ; mais seulement des conclusions alternatives.

Si un homme dit, J’approuve la doctrine de St. Augustin, en concevant un certain dogme par cette doctrine ; il n’en faut pas conclure precisement, donc il approuve la grace efficace ; mais alternativement : Donc il approuve Augustin. Et de mesme le Pape disant qu’il condamne le sens de Jansenius ; c’est conclure temerairement que de tirer cette consequance ; Donc la grace efficace est condamnée. L’on ne peut conclure qu’alternativement, ou il a condamné la grace efficace ou il a entendu quelque autre dogme sous le mot de sens de Jansenius.

Ainsi la raison en ne regardant mesme que le sens propre des paroles des Constitutions ne porte point à condamner la grace efficace