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ignorance, sur tout quand on ne découvre pas cette mégarde, et qu’on n’a aucunes preuve pour la decouvrir, comme il l’ arrive dans nostre hypothese et que d’ailleurs le juge mesme ne s’explique pas, quoy qu’on se soit adressé aluy.

Replique ala Reponse
Sur la 3.e difficulté.

L’argument des Jesuites qui conclud la condamnation de la grace efficace par la condamnation de Jansenius est assurement un bon argument, et quand o souscrira quand au dogme, on leur dira dans leur langage qu’on condamne la grace efficace suivant ce que j’ay desja prouvé, et si un pretend qu’il y ait un fait dans le formulaire et dans les bulles, les Jesuites ne seront nullement en peine de faire voir d’une part, que c’est un dogme dans l’esprit du Pape, que le veritable sens de Jansenius est condamné, et de l’autre, et de lautre[sic], qu’il y a plusieurs autres faits et dans les bulles, et dans le formulaire auxquels on pourra appliquer l’exception de fait, quand mesme il seroit vray que ce seroit excepter le fait que de dire que l’on signe quand au dogme.

Et quand ce raisonnement des Jesuites seroit douteux, au lieu qu’il ne l’est nullement, est ce dans les occasions de cette importance qu’il faut dissimuler ses sentimens, et ne faut il pas au contraire parler hardiment et faire sa confession. que ne dit on sincerement et comme on le pense. Je crains que cette condamnation qu’on me fait signer ne tombe sur la grace de J. C. de laquelle je trouve le sens et dans les propositions condamnées et dans la doctrine de Jansenius. Qu’on m’explique le dogme qu’on a condamné ; car dans le doute ou je sais que le temoignage xxxxxxx qu’on me demande ne se tourne contre la grace de J. C. par ses adversaires, et ses ennemis, j’aime mieux mourir que de rien signer qui fasse juger ou mesme douter que j’aye condamné la grace efficace. Je la crois dans le cœur pour ma justification, je veux la confesser devant tout le monde pour mon salut, et non pas me contenter de la justifier dans le secret en la croyant dans mon cœur ou dans mon esprit, et me sauver devant les hommes en confessant ce qu’ils me demandent ou quelque chose qui les satisfasse, et qui deguise, et qui reserve la moindre partie de mes sentiments.

Pour moy puisqu’on me donne la liberté de proposer mes sentimens en cette rencontre je déclare que je ne suis nullement persuadé de l’escrit, quoyque je l’aye entendu comme je pense, et que l’aye lû, et relû avec toute l’attention qui ma esté possible, et que je devois à l’autheur par le tres profond respect que j’ay pour luy, et par la