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dans le sens de Jansenius sont equivoques de leur nature, parce que les affirmations contenant dans le sens de Jansenius deux propositions l’une de fait, et l’autre de droit lorsqu’on les nie, la negation peut tomber sur l’une ou sur l’autre.

Exemple. Le 6e Concile dit La doctirne d’Honorius est heretique. Les Monothelites disoient au contraire. La doctrine d’Honorius n’est point heretique. Et Bararonius dit aussy, la Doctrine d’Honorius n’est point heretique. Ces deux dernieres propositions contredisent celle du Concile, et neantmoins sont bien differentes : car celle des Monothelites veut dire. Honorius a enseigné une seule volonté en J. C. mais cette doctrine n’est point heretique : et celle de Baronius au contraire veut dire, la Doctrine d’une seule volonté est heretique, mais ce n’est point celle d’Honorius.

Ainsi le Concile et Baronius sont d’accord sur le fait dans le droit, et ne se disputent que sur le fait.

Le Concile et les Monothelites sont d’accord sur le fait, et disputent sur le droit.

Les Monothelites, et Baronius qui semblent d’accord a ne considerer que les termes sont les plus opposez. Car ils ne sonty d’accord ny sur le fait, ny sur le droit, mais sont de different sentiment sur l’un et sur l’autre.

Cette maxime est tres importante pour ne pas confondre dans les disputes entre les Theologiens celles qui regardent le droit, et celles qui ne regardent que le fait.

10.e Maxime
ou la premiere des generales qui servent de fondement aux precedentes.

Toutes les maximes precedentes en ont deux plus generales pour fondement, dont j’ay voulu reserver l’explication a la fin.

La premiere est que la signification des mots ne depend point de la verité des choses, mais de l’opinion des hommes : de sorte qu’on est en danger de faire beaucoup de sophisme, lorsdqu’on argumente de la verité des choses a la signification des mots, en pretendant que la derniere doit estre conforme a la premiere.

On ne peut douter de cette verité, si on considere que les mots ne signifient pas naturellement, et comme sons, mais que toute leur signification dépend de ce que les hommes voulant faire connoistre leurs pensées, ont lié de certains sens avec de xxxxxxx certaines idées en sorte que prononçant ces sons ils xxxxxxx excitent en eux ces idées, et les excitent aussi dans ceux qui les écouent, pourvu qu’il[sic] ayent aussy lié ces mesmes sons avec les mesmes idées : de sorte que lorsqu’on dit qu’un mot signifie telle chose en une telle langue, cela ne veut dire autre chose si non que les peuples d’un tel paÿs ont accoutumé de lier une telle idée avec un tel son.