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Article 2.
Quand on peut supposer et quand ⁁on ne doit pas supposer qu’un autheur a esté bien entendu.

L’on objectera peut estre qu’on doit supposer de mesme que les autres Papes en approuvant ou condamnant un autheur ont toujours conçu sa veritable doctrine, ou que lʼon ne doit pas le supposer a l’égard de xxxxxxx l’approbation donnée a S.t Augustin. Mais ce sont deux mauvaises consequences. Car il est tres faux qu’on les Papes doive toujours supposer que les Papes en approuvant ou condamnant le sens dʼun autheur conçoivent sa veritable doctrine. Il nʼy a que des Jesuites qui ayend ayent droit de resonner de la sorte, puisque cʼest faire le pape infaillible infaillible dans les faits. Et il est faux aussy qu’on ne doive jamais supposer qu’ils ne s’y sont pas trompez, puisqu’on peut avoir des raisons de le faire. Et la verité est qu’on le peut supposer l’ors qu’on a raison, et qu’on ne le doit pas supposer contre la raison. Car il y a une infinité de gens choses qu’on peut faire avec raison et quʼon ne peut pas faire sans raison. On peut accuser un acte et mesme un Concile de faussetté avec raison et on ne le peut pas faire sans raison, et ce seroit tres mal conclure de tirer cette consequence : M.r de Launoy accuse de fausseté le privilege de S.t Modard. Les Sçavants rejettent le Concile de comme faux, donc il est permis dʼaccuser de mesme des fausseté tous les privileges et tous les Conciles. Il est evident que cʼest mal raisonner et cependant ce seroit tomber dans le mesme deffaut que de conclure que s’il est permis de dire permis qu’un Pape en condammant le sens dʼun autheur nʼa pas entendu son veritable sens, on pourra dire le mesme de tous les autres autheurs condamnez, puisqu’on nʼa pas a l’egard de tous les mesmes raisons. Ainsy l’on peut prendre pour principes et pour regles dans cette matiere particuliere ces deux maximes. On a raison de supposer que le Pape ne sʼest pas trompé dans lʼintelligence dʼun autheur qu’il condamne ou qu’il approuve quand il est certain ou plus vray semblable selon toutes les circonstances quʼil ne si est pas trompé. Et l’on a raison au contraire de supposer qu’il s’y est trompé, quand il est certain ou plus vray semblable, toutes les circonstances considerées quʼil s’y est trompé : et ces deux regles sont fondées sur ce principe unique, qui est la regle de tous les jugemens humains, que l’esprit sait toujours dans ses jugemens ce qui luy paroist plus vray semblable. voicy quelque cas et quelq. exemple de ces regles.

Quand un autheur est si clair qu’a moins que dʼavoir perdu lʼesprit