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diffamez comme des gens sans honneursx et sans conscience, et qu’ils ayent pû avoir un grand interest dans cette falsification qui les auroit pû porter a Preferer un ⁁gain certain à un peril incertain par periculo præmium. Cela ne me fera pas encore conclure que ce contract est antidaté, mais diminuera ce poids qu’auroit eü sans cela dans mon esprit la signature des deux notaires, pour me faire faire[sic] croire qu’il ne seroit le seroit pas. Que si de plus je puis decouvrir d’autres preuves positives de fausseté ou par témoins, ou par des conjectures tres fortes telles que seroit l’impuissance ou un homme auroit esté de xxxxxxx prester 100000. écus en un temps ou l’on prouveroit qu’il n’auroit pas eu 100. écus vaillant, je me determineray alors a croire que ce contract est antidaté, et ce seroit une pretention tres deraisonnable de vouloir m’obliger ou à ne pas croire ce contract antidaté, ou a reconnoistre que j’aurois tort de supposer que les autres ne xxxxxxx xxxxxxx l’estoient pas, puisqu’ils le pouvoient estre comme celuy la.

Il est aisé d’appliquer cette remarque à nostre sujet quand un livre a esté approuvé ou condamné par des personnes d’authorité qu’on peut supposer agir avec maturité, et avec poids. Cette circonstance suffit d’ordinaire pour nous porter a croire qu’il a esté approuvé ou condamné dans son veritable sens, parce qu’il arrive rarement au regard des livres ordinaires, que les examinant sans passions comme on le doit supposer, si on n’a des preuves du contraire qu’on les entendent mal ; de sorte que de cent livres sur des matieres communes examinées de cette sorte il n’y en aura peut estre pas trois qu’on puisse dire avec raison avoir esté mal expliquez, et ainsy devant toujours croire ce qui est de plus probable, nous comme ordinairement bien fondez de supputer qu’un livre ayant esté approuvé ou condamné, c’est sa veritable doctrine qui a esté approuvée, ou condamnée.

Mais il peut y avoir des circonstances particulieres qui nous obligent ou d’en douter, ou de signer le contraire.

1. Si c’est un livre d’une matiere embarassée pleine d’expressions, et ou il soit tres facile de se méprendre en prenant la verité pour l’erreur telle qu’est la matiere de la grace, dans laquelle S.t Augustin luy mesme a remarqué