Page:FR631136102 - Recueil d'Ecrits sur le Formulaire - MS 140.pdf/104

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que son fils ne vouloit pas épouser la fille de Maurice ; quel estoit le sens de ces paroles. ce mot de fils de phocas, n'est-il pas son veritable fils, celuy qui la engendré, et cependant, auroit-on dû entendre par ce mot de Phocas non Heraclius, qui ne l'estoit pas enffet, mais Leonce qui l'estoit effectivement et dira-t'on que cette proposition estoit fausse dans le fonds, parce Leonce qui estoit le veritable fils de Phocas, voiloit bien épouser la fille de Maurice. Si cela estoit on ne pourroit rien comprendre a la plus part des discours des hommes, et quand un homme rapporte une action de son fils, en disant mon fils a fait telle chose, il faudroit estre bien asseuré de l'honnesteté de la femme pour sçavoir, si ce qu'il dit est vray ou faux, mais ce n'est point en cette maniere qu'on interprete les paroles des hommes. Quand Phocas se plaignoit que son fils ne vouloit pas épouser la fille de Maurice, cela s'entendoit, et se devoit entendre qu'Heraclius par ceux mesmes qui sçavoient qu'heraclius n'estoit pas son fils ; de sorte qu'ils jugeoient qu'il ne se trompoit pas en disant que celuy qu'il designoit par le mot de son fils ne vouloit pas épouser la fille de Maurice qui estoit le principal de sa proposition mais seulement en ce qu'il designoit par le nom de son fils celuy qui ne l'estoit pas dans la verité. L'application en est si facile que je la laisse a faire.

Mais il me reste un mot a dire sur une nouvelle distinction qu'ils ont trouvée, qui est que ces mots de sens de Jansenius en un tel endroit, et sur un tel sujet sont aussi determinez, qu'ils le peuvent estre, parce que ce qu'on y peut adjouster en marquant le dogme particulier que Jansenius enseigne en cet endroit n'est pas une determination, mais une explication.

Sur quoy je reponds trois choses. La premiere, que s'ils veulent appeller explication ce que l'autheur de l'Ecrt a appellé determination ; cela leur est permis, mais qu'il n'a pas esté permis moins permis a l'autheur de l'Ecrit de l'appeller determination.

La 2.de que l'autheur de l'Ecrit ayant parlé le premier de cette determination c'estoit a ceux qui entreprenoient de le refuter, de s'accommoder a son langage, et apprendre ce mot dans son sens, et non pas à luy à prevoir leur pretendüe distinction entre determination, et explication, qui estant toute arbitraire veu mesme qu'ils ne sçauroient montrer que l'autheur de