inventer en physique, et confondre l’insolence de ces téméraires qui produisent des nouveautés en théologie. »
« Et ainsi, (nous dira Gilberte dans la vie de son frère) cet esprit si grand, si vaste, si rempli de curiosité, qui cherchait avec tant de soin la cause et la raison de tout, était en même temps soumis à toutes les choses de la religion, comme un enfant ; et cette simplicité a régné en lui toute sa vie. »
Les Traités de l’Equilibre des liqueurs et de la Pesanteur de la masse d’air, écrits à 28 ou 29 ans, sont le couronne ment de l’œuvre expérimentale de Pascal.
Sous l’aiguillon de la souffrance, sa nature ardente glissait naturellement vers l’ascétisme.
Des dix années d’épreuves qui lui restaient à parcourir allaient sortir ces œuvres de foi, œuvres de beauté et de simplicité grandiose qui comptent parmi les monuments immortels des lettres françaises.
Le Pascal que nous évoquons dans ce splendide décor des Puys, joyau de l’Auvergne, le Pascal auquel nous apportons ici un premier tribut d’admiration :
C’est l’enfant prodigieux qui reconstitue seul les fondements de la géométrie ;
C’est l’adolescent qui, à 16 ans, discute avec autorité chez le Père Mersenne les travaux mathématiques venus de tous les points de l’Europe ; qui, à 19 ans réalise ce petit chef-d’œuvre de mécanique, la machine arithmétique ;
C’est l’esprit lumineux qui, à 23 ans, saisit et démontre avec rigueur un principe physique essentiel ;
C’est enfin le savant encyclopédique qui affirme en termes définitifs la puissance de la méthode expérimentale.
Monsieur le Président,
Ce monolithe, qui date un événement mémorable, sera aussi la trace du geste pieux que vous accomplissez. Il rapellera au passant qu’aux jours du Tricentenaire vous êtes venu sur ce Dôme apporter l’hommage de la France au génie scientifique de Blaise Pascal.
