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Discours Prononcé par M. Paul Bourget, de l’Académie Française, à la Séance Solennelle tenue le 9 juillet 1923, par l’Académie de Clermont, à l’occasion du Tricentenaire de Pascal.

Mesdames,

Messieurs,

Mes chers Collègues,

Vous venez d’entendre deux remarquables communications et très dignes de celui dont nous célébrons aujourd’hui l’émouvant souvenir. Je suis assuré d’être l’inter prête de votre sentiment à tous en remerciant leurs auteurs en votre nom, et en les félicitant de la portée qu’ils ont su donner à leurs discours. Les deux points mis en lumière par eux, sont, en effet, d’une suprême importance pour qui veut comprendre la place occupée par l’auteur des Pensées dans l’histoire des idées, et le situer dans notre tradition nationale. Il est d’abord, et M. Jacques Chevalier nous l’a montré avec la supériorité que manifestait déjà son Pascal, publié l’an dernier, il est d’abord un grand savant qui est resté jusqu’au bout un grand croyant, preuve vivante que la prétendue antimonie de la Science et de la Foi demeure une vue tout personnelle. Il y a eu, certes, de très illustres savants qui ne croyaient pas, depuis celui qui se vantait d’avoir construit son système sur le monde en se passant de l’hypothèse-Dieu, jusqu’à cet autre qui déclarait n’avoir jamais rencontré l’âme sous son scapel. Mais cette incrédulité est-elle nécessairement liée, comme ils l’affirmaient, à leur science ? Non, puisque d’autres savants — faut-il nommer, de nos jours, après Pascal, un Couchy et un Hermitte dans les mathématiques, un Pasteur dans la Chimie, un Grasset dans la médecine, un Le Play dans la sociologie ? — se sont affirmés, eux, des chrétiens convaincus. Le dernier de ceux