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Sermon prononcé par M. l’abbé Brémont, de l’Académie Française, à la Cathédrale de Clermont, le 8 juillet 1923, lors des Fêtes Commémoratives du Tricentenaire de Biaise Pascal.

Nonne cor nostrum ardens erat in nobis dum loqueretur in via ?

Pendant qu’il cheminait avec nous, n’est-il pas vrai qu’une chaleur céleste émanait de ses paroles et nous em­brasait ?

Saint Luc, xxiv, 32.


Messeigneurs[1],

Mes Frères,

Quand Sa Grandeur Mgr l’évêque de Clermont me fit l’honneur insigne de m’inviter à prendre la parole dans cette cérémonie toute spirituelle, toute religieuse et purement pascalienne, dont l’Académie de Clermont venait de prendre l’initiative, ma première pensée avait été de me borner à réciter, à méditer devant ces autels quelques-unes des prières de Pascal, et, par là même, de ressusciter en quelque sorte ce grand chrétien au milieu de vous, de le ressusciter, dis-je, dans sa posture la plus vraie, la plus caractéristique, et tel qu’on put le voir ici même, à genoux, soumettant son être à l’Être infini. Par là nous ne lui au­ rions pas seulement rendu le seul hommage qui soit aujourd’hui de quelque prix à ses yeux, mais encore et en même temps, nous aurions touché le fond même de son génie et découvert le secret de son prestige. Si Pascal n’eût été, en effet, qu’un géomètre et qu’un écrivain, la France et le monde le fêteraient encore, sans doute, mais non pas avec cette nuance particulière de vénération à laquelle n’ont pas droit les héros de l’analyse ou de la plume, et que seuls peuvent attendre de nous ceux qui ont fixé leur demeure habituelle dans l’ordre de la charité. Qu’on le veuille, qu’on le sache ou non, dès que l’on s’approche de

  1. Sa Grandeur Mgr Marnas, évêque de Clermont, et Sa Gran­deur Mgr Bardel, évêque de Séez.