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plus qu’une moitié très défigurée. On dirait qu’un mauvais génie, singulièrement aidé par les hommes, s’est acharné contre tout ce qui perpétuait matériellement parmi nous le souvenir de Pascal, et qu’à ses demeures successives, comme à son œuvre, je ne sais quelle fatalité a donné vraiment « la tristesse des ruines[1] ». Son nom attribué à une rue, à un lycée ; une statue, même d’un maître[2] ; des discours émus, comme ceux qui se prononcent en ce jour, les acclamations de tout un peuple, répondant à l’appel du Chef de l’Etat ; tous ces hommages ne répareront pas de déplorables erreurs. Qu’il serait plus glorieux pour cette ville de pouvoir dire à ses hôtes : « Voici la maison de Pascal ; venez et recueillez-vous ! »

Si mes paroles pouvaient du moins inspirer aux Clermontois, avec quelque remords, la ferme résolution de ne pas sacrifier de gaîté de cœur le peu qui nous rappelle encore ce grand homme, je me féliciterais hautement d’avoir contribué pour ma modeste part à défendre une mémoire qui doit faire notre fierté et que le monde entier nous envie.

  1. Strowski, op. cit., t. II, p. 197.
  2. Allusion à la statue de Pascal, par Eugène Guillaume, devant laquelle ce discours a été prononcé.
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