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portoit à sa chambre ; il le reportoit : et enfin il ne se servoit de son monde, que pour faire la cuisine, pour aller en ville, et pour les autres choses qu’il ne pouvoit absolument faire.

Tout son temps estoit employé à la priere et à la lecture de l’Ecriture S.te Il y prenoit un plaisir incroyable, et il disoit que l’Ecriture S.te n’estoit pas une science de l’esprit mais la science du cœur, qu’elle n’estoit intelligible que pour ceux qui ont le cœur droit, et que tous les autres nʼy trouvent que des obscuritez. c’est dans cette disposition quʼil la lisoit, renonçant à toutes les lumieres de son esprit, et il s’y estoit si fortement appliqué, quʼil la sçavoit quasi par cœur, de sorte qu’on ne pouvoit la luy citer à faux. Car dés qu’on luy disoit une parole sur cela, il disoit positivement : cela n’est pas de l’Ecriture Sainte, ou cela en est, et alors il marquoit precisement l’endroit. Il lisoit aussi tous les commentaires avec grand soin. Car ce respect pour la Religion, dans lequel il avoit esté elevé dés sa jeunesse, estoit alors changé en un amour ardent et sensible pour toutes les veritez