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de se divertir. mon frere eut quelque peine de se rendre à ce Conseil, acause qu’il y voyoit du danger pour sa conscience ; mais enfin il le suivit, croyant estre obligé de faire tout ce qui luy seroit possibile pour re- mettre sa santé, et s’imaginant que les divertissements honnestes ne pourroient pas luy nuire, ainsy il se mit dans le monde. mais quoyque par la misericorde de Dieu il s’y soit toujours exempté des vices, neantmoins comme Dieu l’appelloit à une plus grande perfection, il ne voulut pas l’y laisser, et il se servit de ma sœur pour ce dessein, comme il s’estoit autrefois servi de mon frere, lorsquʼil avoit voulu retirer ma sœur des engage ments où elle estoit dans le monde.

Elle estoit alors religieuse, et elle menoit une vie si sainte, qu’elle edifioit toute la maison. Estant en cet état elle eut de la peine de voir que celuy à qui elle estoit redevable apres Dieu des graces dont elle joüissoit, ne fust pas dans la possession de ces mesmes graces ; et comme mon frere la voyoit souvent, elle luy on parloit souvent