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où peu de filles parviennent, fut tellement touchée des discours de mon frere, qu’elle se resolut de renoncer à tous ses avantages qu’elle avoit tant aimez jusqu’alors, pour se consacrer à Dieu toute entiere, comme elle a fait depuis, s’estant faite religieuse dans une maison tres Sainte et tres austere, où elle y a fait un si bon usage des perfections dont Dieu l’avoit ornée, qu’on l’a trouvée digne des employs les plus difficiles, dont elle s’est toujours acquittée avec toute la fidelité imaginable, et ou elle est morte saintement le quatriesme octobre de l’année 1661. aagée de trente six ans.

Cependant mon frere de qui Dieu se servoit pour operer tous ces biens, estoit travaillé par des maladies continüelles, et qui alloient toujours en augmentant : mais comme alors il ne reconnoissoit plus d’autre science que la perfection de la vertu, il trouvoit une grande difference entre celle là et celles qui avoient occupé son esprit jusqu’alors : car au lieu que ses indispositions retardoient les progrez des autres, celle cy aucontraire se perfectionnoit dans ces mesmes indispositions par la patience admirable avec laquelle il les