Page:FR-631136102 MS 2810 Gilberte Périer - Vie de Blaise Pascal et lettres.pdf/49

Cette page a été validée par deux contributeurs.
24

disoit que depuis Archimede, on nʼavoit rien eu de cette force.

Tous les habiles gens estoient d’avis qu’on l’imprimast dés lors, parce quʼils disoient qu’encore que ce fust un ouvrage qui seroit toujours admirable, neantmoins si on l’imprimoit dans le temps que celuy qui l’avoit inventé, n’avoit encore que Seize ans, cette circonstance ajouteroit beaucoup à sa beauté : mais comme mon frere n’a jamais eu de passion pour la reputation, il ne fit pas de cas de cela, et ainsy cet ouvrage na jamais esté imprimé.

Durant tout ce tempe il continuoit d’ap- prendres le Latin, et il apprenoit aussi le grec, et outre cela pendant ou aprés le repas mon Pere l’entretenoit tantost de la Logique, tantost de la Physique, et des autres parties de la Philosophie ; et c’est tout ce quʼil en a appris, n’ayant jamais esté au College, ni eu d’autre Maitre pour cela, non plus que pour le reste.

Mon Pere prenoit un plaisir tel qu’on le peut croire de ces grands progrés que mon frere faisoit dans toutes les connoiſsances : mais il