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ou pour examiner ceux des autres.

Mon frere y tenoit fort bien son rang tant pour l’examen, que pour la production : car il estoit un de ceux qui y portoit le plus souvent des choses nouvelles. On voyoit aussi souvent dans ces Assemblées là des propositions qui estoient envoyées d’Italie, d'Allemagne, et des autres pays étrangers, et on prenoit son avis sur tout avec autant de soin, que de pas un des autres ; car il avoit des lumieres si vives, quʼil est arrivé quelquefois quʼil a découvert des fautes, dont les autres ne s’estoient point apperceus. Cependant il nʼemployoit à cet étude de la Geometrie que ses heures de recreation. Car il apprenoit alors le Latin sur des regles que mon Pere luy avoit faites exprès. Mais comme il trouvoit dans cette Science la verité quʼil avoit toujours si ardemment cherchée, il en estoit si satisfait, quʼil y mettoit son esprit tout entier ; de sorte que pour peu qu’il s’y occupast, il y avançoit tellement, qu’à l’aage de Seize ans il fit un traitté des coniques, qui passa pour un si grand effort dʼesprit, qu’on