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grande affection pour luy, qu’il ne pût se resoudre de commettre son education à un autre, et se resolut dés lors de l’instruire luy mesme comme il a fait, mon frere n’ayant jamais entré en pas un college, et n’ayant jamais eu d’autre maitre que mon Pere.

En L’année 1631. mon Pere se retira à Paris, nous y mena tous et y établit sa demeure, et mon frere qui n’avoit alors que huict ans, receut un grand avantage de cette retraitte dans le dessein que mon Pere avoit pris de l’élever. Car il est sans doute qu’il n’auroit pas pû en prendre le mesme soin dans la Province, ou l’exercice de sa charge, et les compagnies continuelles qui abordoient chez luy, l’auroient beaucoup detourné. Mais comme il estoit à Paris dans une entière liberté, il s’y appliqua tout entier, et il y eut touts les succés que peuvent avoir les soins d’un Pere aussi intelligent et affectionné qu’on le puisse estre.

Sa principalle maxime dans cette éducation estoit de tenir toujours cet enfant au dessus de son ouvrage. Ce fut par cette raison qu’il ne voulut point commencer à luy apprendre le Latin,