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le Bouddhisme Zen, que bien des américains peuvent considérer comme » secte « , sont des mouvements importants dans d’autres parties du monde. Définir, par conséquent, un groupe comme » secte" est plutôt lié à la façon dont la société le perçoit qu’aux caractéristiques intrinsèques du groupe.

La plupart des universitaires des religions évitent le mot « secte » car il entraîne une série de caractéristiques négatives : les chefs de sectes sont des experts en escroquerie, les adeptes de « sectes » ont le cerveau lavé, les croyances des « sectes » sont bizarres et ridicules, et les mouvements sectaires sont dangereux, poussant à la violence et au suicide[1]. Ces universitaires désignent donc ces groupes par le terme « Nouveaux Mouvements religieux » ou NMR du fait que la majorité des « sectes » sont de jeunes mouvements religieux dans leurs premières générations.

Afin d’éviter les stéréotypes négatifs souvent associés au mot « secte », les auteurs s’y référeront dans cet article par l’expression « Nouveaux Mouvements religieux » ou NMR.

Les universitaires de religion ont identifié diverses caractéristiques communes aux NMR. Cependant, il s’avère délicat de fournir une description spécifique des NMR du fait qu’ils varient beaucoup, allant des associations New Age à des groupes de méditation bouddhiste ou des groupes chrétiens millénaristes. Les NMR peuvent se classer par taille de groupes, allant d’une poignée à plusieurs milliers d’individus et embrassent des doctrines fort différentes, d’ascétique à hédoniste, d’apocalyptique à utopiste, de réactionnaire à New Age, avec des attitudes sociétales très différentes[2]. Notons d’emblée qu’une majorité restent dans les limites légales[3]. En général, le public apprend leur existence uniquement à partir d’exceptions, c’est à dire des membres de NMR commettant le suicide, ou s’attaquant aux autorités, ou engagés dans des actions financières frauduleuses. Cependant, la majorité des NMR pratiquent en paix leur religion, n’attirent jamais l’attention du public, des médias, ou des autorités. En dépit de cela, les NMR provoquent des pensées négatives chez la plupart des gens en raison de mythes à la vie dure ou de conceptions erronées sur ces groupes et leurs activités.

ANALYSE DE MYTHES COMMUNS AU SUJET DES NMR

Les NMR engendrent quantité de crainte et de méfiance. Du fait qu’ils défendent ardemment des croyances anti-culturelles ou non orthodoxes, ils ont généralement peu de défenseurs[4]. De plus, les rapports inexacts ou sensationnels des médias ou d’organisations ayant des préjugés anti-sectaires sont souvent l’unique source d’information du public à leur sujet. Finalement, les NMR n’ont pas eux-mêmes assez de membres ou d’influence, ou, peut-être, d’intérêt, pour vouloir changer les impressions que la société entretient à leur sujet[5]. Il existe donc des mythes persistants

  1. J. Dillon et J. Richardson, « The Cult Concept : The Politics of Representation Analysis, » Syzygy : Journal of Alternative Religion and Culture 3 (Fall/Winter 1994) : 185-196
  2. Pour une description des caractéristiques structurelles et démographiques des «sectes», voir J. Gordon Melton, Encyclopedia of American Religions, 5th ed. (Detroit : Gale Research, 1996) ; and Philip Lamy, Millennium Rage (New York : Plenum Publishing, 1996).
  3. voir note 2.
  4. Pour une analyse des réactions négatives du public aux NMR, voir David Bromley et Anson Shupe, « Public Reaction Against New Religious Movements » in Cults and New Religious Movements, ed. Marc Galanter (Washington, DC : American Psychiatric Association, 1989), 305-330.
  5. Cependant, quelques groupes ont utilisé des agents de relations publiques dans ce objectif (Dr. Catherine Wessinger, interview by authors, December 12,1999).