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Ils se montrèrent dignes du nom d’abolitionnistes. Lorsque le conducteur de la diligence avait vu que nous n’avions pas de quoi payer nos places, il avait retenu nos effets en garantie de la dette. Je n’eus qu’à faire mention de cette circonstance à M. Johnson pour qu’il nous avançât aussitôt l’argent nécessaire.

Nous commençâmes alors à sentir que nous pouvions jouir d’un certain degré de sûreté, et nous nous préparâmes aux devoirs et aux obligations qu’impose une vie de liberté. Le lendemain de notre arrivée à New-Bedford, comme nous étions à déjeuner, nous agitâmes la question de savoir quel nom je prendrais. Ma mère m’avait appelé « Frédéric-Auguste Washington Bailey. » Je m’étais passé de deux de mes noms longtemps avant mon départ de Maryland, de sorte qu’on me connaissait comme « Frédéric Bailey. » En partant de Baltimore, je m’étais fait appeler « Stanley. » À New-York, j’avais encore changé de nom, et pris celui de « Frédéric Johnson. » Je pensais alors que ce serait là le dernier changement. Mais à mon arrivée à New-Bedford, je me trouvai dans la nécessité de changer encore une fois de nom ; car il y avait dans cette ville tant de Johnsons qu’il était déjà fort difficile de les distinguer. Je m’en rapportai à M. Johnson,