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l’émancipation de tous les esclaves. Lorsqu’il était chez nous, on nous appelait toujours aux prières. Lorsque les autres s’y trouvaient, on nous y appelait aussi quelquefois, mais quelquefois on ne nous faisait pas venir. M. Cookman s’occupait de nous plus que les autres ministres. Il ne pouvait venir parmi nous sans laisser voir sa commisération pour nous, et quelque stupides que nous fussions, nous avions assez de sagacité pour nous en apercevoir.

Pendant mon séjour à Saint-Michel, il arriva qu’un jeune homme blanc, nommé M. Wilson, proposa de tenir une école du dimanche pour l’instruction de ceux des esclaves qui seraient disposés à apprendre à lire le Nouveau Testament. Nous ne nous réunîmes que trois fois, après quoi M. West et M. Fairbanks, tous deux chefs de classe, et plusieurs autres encore, vinrent fondre sur nous avec des bâtons et d’autres projectiles, nous chassèrent du local où nous étions, et nous défendirent de nous assembler de nouveau. Telle fut la fin de notre petite école du dimanche dans la pieuse ville de Saint-Michel.

J’ai déjà dit que mon maître trouvait dans la religion une sanction à ses actes de cruauté. Par exemple, je vais raconter un fait parmi plusieurs autres de nature à prouver la vérité de cette accu-