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XIII

vicissitudes de la vie esclave.


Retournons de quelques pas en arrière.

Peu après mon départ de la plantation, Captain Anthony, son fils cadet Richard, moururent tous deux.

Captain Anthony n’avait pas testé. Ses biens, par conséquent, devaient être partagés entre les deux seuls héritiers légaux : son fils Andrew, sa fille Lucretia, épouse du Captain Thomas Auld.

Bien qu’esclave, pour la forme, de maître Hugues Auld, j’appartenais en fait à Captain Anthony. J’étais une fraction du capital dont la division allait s’opérer.

Sérieuse affaire dans l’existence d’un esclave, ce partage qui les soumet, tout de nouveau, à tel ou tel ! Chacun, parmi eux, a ses répugnances, chacun ses desiderata, car chacun connaît le caractère des futurs maîtres. Mais aversions ou préférences, qui s’embarrasse de cela ?

Il s’agissait d’évaluer la fortune de Captain Anthony. Ordre fut donné de m’envoyer sur les lieux. C’était au temps où mon ciel de Baltimore n’avait pas encore perdu son azur. Maîtresse, Tommy et moi, nous pleu-