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Ainsi retentit à mes oreilles, le premier discours émancipateur que j’aie entendu.

Mon cœur s’était, sur la plantation Lloyd, révolté sans comprendre. Maintenant, je comprenais.

Les sentences, brèves, cassantes, démolirent toute illusion.

— Bien ! pensai-je : Savoir rend impropre à l’esclavage : je saurai !

Le chemin qui, de la servitude mène à la liberté, venait de s’ouvrir devant moi. Captain Auld me voulait esclave, je me voulais libre. Ce qu’il aimait, je le haïssais. Sa résolution de me tenir dans les ténèbres affermissait ma résolution d’émerger au soleil. Et je dois autant, plus peut-être à son opposition, qu’aux encouragements de ma maîtresse, les pas que je fis du côté du jour.