L’Écosse tout entière se soulevait, les meetings succédaient aux meetings, les discours aux discours, les brochures aux brochures. La conscience écossaise, cette grande conscience, commençait à crier : — Renvoyez l’argent ! Renvoyez l’argent !
De Greenock à Édimbourg, d’Édimbourg à Aberdeen, retentissait la même injonction : — Renvoyez l’argent !
Ce jour-là, le jour de l’assemblée, chaque monument, chaque drapeau, chaque chanson populaire, chaque en-tête de journal répétait : — Renvoyez l’argent !
Nous ne nous étions épargnés à chauffer le mouvement, ni mes amis, ni moi.
Chalmers, Cunningham, Cavendish, défendaient le parti esclavagiste. Thompson, Wright, Buffum et moi, nous le battions en brèche.
La séance s’ouvre. Canon Mills, où elle a lieu, rassemble deux mille cinq cents auditeurs. N’ayant pas le droit d’y prendre la parole, nous nous plaçons parmi la foule.
Renvoyez l’argent ! — Les plus accrédités docteurs de l’Église, vont répondre à ce cri de la conscience publique. Tout est solennel ; on sent comme une palpitation générale sous l’attente. On le sent aussi, l’Église n’est pas tranquille ; elle a des doutes sur la légitimité de l’esclavage ; elle en a sur la pureté de cet argent, que les propriétaires d’esclaves lui ont donné, qu’elle a reçu. Chalmers, le fougueux apologiste de sa conduite, est affaibli ; la voix assez puissante naguère, pour ren-