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l’action : arrivé au bout, il se trouve que l’estime est devenue du respect.


Le sanctuaire domestique de Frédérik Douglass reste clos ; il en a soigneusement fermé les portes. L’honourable marshal de Columbia est marié, il a des fils ; nous n’en savons pas plus.

Sur l’écrivain, sur l’orateur, nous avons l’opinion de l’Amérique et de l’Angleterre, exprimée par deux hommes éminents, dont s’honorent l’un et l’autre pays.

En voici le résumé :

« Aucun de nos orateurs vivants, écrit M. George Buffin (Boston)[1], n’égale Frédérik Douglass. Son éloquence est bien sienne : originale, sans précédents, ne s’inspirant que de ses convictions. Si absolument on cherchait à la classer, elle trouverait sa place quelque part entre Fox et Henry Clay. Ses auditeurs les plus prochains, ceux que frappent en même temps l’aspect et la voix, en subissent plus que d’autres la puissance. Elle a pour caractère le feu. Je dis exprès le feu : ce brasier solide, intense, qui ne se dépense pas en fugitives étincelles. On se souvient de tel jour, où de tels emportements de passion, d’indignation jaillissaient de ce cœur sur la plate-forme abolitionniste, que, épouvanté, le peuple croyait voir l’Etna jeter ses laves : fleuve ardent que ni les jours, ni les mois, ni les années ne parviennent à refroidir.

  1. Appendice B du volume anglais.