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du français, tels les Italiens, Portugais, Grecs, Roumains, Américains du Sud. En troisième lieu, viendraient les autres peuples, exception faite des Anglais et des Allemands, c’est-à-dire les Slaves, Scandinaves, Finlandais, Turcs, Arabes, Persans, etc.

On atteindrait ainsi dès maintenant un premier résultat accepté d’avance par le monde savant tout entier. Les savants anglais et allemands se réjouiraient avec les autres de voir définitivement limité à trois le nombre de langues admises dans les congrès et les relations scientifiques internationales. L’avènement industriel de pays tels que la Russie, l’Italie, le Japon, etc., celui qu’il est permis de prévoir pour d’autres pays, peuvent faire craindre en effet que l’amour-propre national des nouveaux-venus ne leur fasse exiger la mise de leur langue sur le même pied que les idiomes mondiaux, à défaut d’une langue auxiliaire. Déjà, par exemple, il fallut admettre officiellement quatre langues, y compris la langue italienne, au Congrès de chimie tenu à Rome en 1906, et cette décision provoqua nombre de protestations de la part de savants allemands et russes. (Voir Chemiker-Zeitung, 1906, 1, pp. 441, 212, 226, 255, 256.)

Il se conçoit cependant que l’emploi de trois langues ne peut constituer qu’un acheminement vers l’adoption d’une seule langue auxiliaire qui ne peut être que le français. Celui-ci une fois assuré des suffrages de tous les autres peuples, les Anglais et les Allemands ne pourraient que se ranger dès lors du côté de la majorité (comme, par exemple, dans le cas du système métrique, que l’Angleterre devra adopter prochainement). D’ailleurs, leur consentement est acquis d’avance, comme nous l’avons indiqué précédemment, si le choix doit se faire pour les Allemands entre le français et l’anglais, et pour les Anglais entre le français et l’allemand. L’adoption universelle du français semble devoir être finalement la solution de semblables dilemmes, On peut donc la prévoir sans excès d’optimisme.