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de l’adoption du français

Ce groupement à déjà pu manifester son activité en amenant la création d’une section scientifique au Congrès pour l’extension et la culture de la langue française, Congrès siégeant à Arlon, en septembre 1908, et en faisant inscrire la question suivante au programme dudit Congrès :

« Il y a lieu d’étudier la meilleure façon de parer aux difficultés qu’éprouvent de plus en plus les savants des divers pays pour l’échange de leurs idées. Le nombre de langues admises dans les Congrès internationaux était jusqu’à présent de trois. Ce nombre tend à s’accroître par suite de l’avènement scientifique et industriel de nouveaux pays tels que l’Italie, la Russie, le Japon, etc. ; et par suite aussi du rapprochement de plus en plus intense des peuples favorisés par la rapidité des communications. Il appartient certes à notre Congrès d’engager les savants, tout au moins des pays latins et slaves, à adopter le français pour leurs communications scientifiques internationales. Par suite de l’économie considérable de temps ainsi réalisée, une entente entre ces pays aiderait puissamment à leur progrès scientifique, et leurs savants et techniciens assureraient une publicité bien plus étendue à leurs travaux. »

Que tous les hommes partageant ces vues veuillent bien formuler leur adhésion à l’organisme qui se forme et du même coup s’opérerait un progrès dont la haute portée sociale est évidente pour tout esprit cultivé. Empruntons à la science une comparaison qui montre combien une impulsion même légère peut amener de féconds résultats lorsque les circonstances sont favorables. Cette impulsion initiale est semblable au germe cristallin amené dans un milieu sursaturé. L’apport de cette parcelle impondérable établit comme par enchantement la belle ordonnance cristalline, de même l’annonce d’une propagande en faveur de l’emploi du français comme langue auxiliaire fera s’ajouter d’elles-mêmes les unes aux autres les molécules humaines pour les ranger dans un ordre idéal au point de vue linguistique, tant les conditions sont en faveur de l’entente. Du monde scientifique, le mouvement s’étendra aux autres milieux jusqu’aux masses profondes des peuples et fera graduellement disparaître la plus grave des causes de discorde, celle provenant de l’impossibilité de se comprendre.

La logique indique la voie à suivre pour atteindre ce but. Le premier groupement doit comprendre, d’abord les hommes de science, amis des lettres françaises, c’est-à-dire ceux de Belgique, de Suisse, du Canada, du Luxembourg, puis tous ceux parlant une langue-sœur