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de l’adoption du français

nitive du français ? Quant aux nations latines dont les langues pourraient seules prétendre, philologiquement parlant, à l’internationalité, elles subissent trop l’ascendant moral, littéraire, scientifique et économique de la France pour qu’il y ait le moindre doute à émettre à leur égard. L’adoption du français de préférence à l’anglais serait avantageux surtout pour elles.

La langue française, moyen de gouvernement et instrument de paix. — Faisons encore ressortir l’importance considérable que la langue française, devenue neutre par son adoption internationale, aurait pour les États composés de nationalités diverses et souvent hostiles, telles la Russie, l’Autriche-Hongrie, l’Allemagne et même les États-Unis. Alors que la langue du conquérant ne se supporte qu’avec peine, la langue française serait admise avec empressement comme un gage de paix et de tolérance par toutes ces nationalités et amènerait bien plus sûrement l’unité. Cause de la suppression des conflits à l’intérieur des pays, la langue française préparerait aussi de cette façon la voie à la bonne entente entre les pays eux-mêmes. Ce serait l’acheminement vers la paix universelle, vœu sublime et ardent des peuples !

Conclusions

Ayant ainsi fait ressortir le besoin urgent d’une langue auxiliaire, l’inadmissibilité des langues mortes et artificielles ainsi que les raisons philologiques, historiques et politiques qui désignent la langue française au choix des peuples pour leurs échanges internationaux, essayons de montrer les moyens qui favoriseraient la diffusion de cette conviction.

Une des premières préoccupations devrait être la défense de ce patrimoine commun des peuples que doit être de plus en plus la langue française. Une protestation internationale devrait s’élever des milieux cultivés chaque fois que, par étroitesse de vues ou ignorance des nécessités mondiales, on projette, en quelque endroit que ce soit, de restreindre l’enseignement du français dans les programmes d’études. Une semblable restriction devrait être considérée par tous comme un délit de lèse-humanité au même titre que le serait, par exemple, une limitation du système métrique.

Une seconde préoccupation devrait être celle-ci : s’efforcer de faire bénéficier l’enseignement du français, dans le monde entier, de tou-