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de l’adoption du français

de la langue française, en se basant sur l’infériorité des autres langues, et particulièrement de la langue anglaise ?

Sympathies américaines pour la langue française. — Aux États-Unis également, la langue française s’est acquis de très vives sympathies. M. Cameron, professeur de la célèbre université de Yale, s’y est exprimé de la façon suivante : « L’helléniste à la recherche de l’ancienne éducation classique la retrouvera dans la France moderne qui, non seulement est arrivée à reconstituer le style littéraire grec, mais y a encore ajouté certaines formes, certaines tournures particulières, et a réussi par là à conquérir une suprématie littéraire rappelant celle de l’hellénisme classique. La dette contractée par le monde pratique envers la France est également prouvée par une. longue liste de génies scientifiques. Il n’est pas étonnant, dès lors, que Thomas Jefferson se sait écrié un jour : « Tout homme a deux patries, la sienne et la France ! » Dans l’histoire des États-Unis, ce sont encore des noms de Français illustres qui tiennent le premier rang. Notre dette politique envers la France est très grande, car c’est elle qui a été, comme l’a dit Guizot, la nation purificatrice des idées du monde. Et c’est encore elle qui, avec les États-Unis, marchera, la main dans la main, à la recherche du progrès, de l’idéal en politique, en morale et en civilisation ! » (Revue bleue, du 19 janvier 1905, p. 95.)

Sympathies suédoises pour la langue française. — En Suède, M. Vising, recteur de l’université de Gothembourg (« La Commission de réforme des lycées et l’enseignement des langues. Ce que nous recevons, ce que nous perdons, ce qu’il nous faut », Journal du commerce et de la marine de Gothembourg, reproduit dans Skolan, 1902, p. 7), fait valoir avec éloquence « les raisons qui font de l’enseignement de la langue française un incomparable instrument pédagogique ; il proclame l’heureux privilège de la littérature française, plus apte que nulle autre à troubler efficacement les dangereuses sécurités intellectuelles et morales ; il discerne, mieux que ne fait le vulgaire, les germes français épanouis dans la science, la littérature et surtout l’art suédois contemporains. Le latin supprimé ou à peu près, le français leur demeure doublement cher, qui perpétue les grands souvenirs classiques et donne la clef à des langues romanes ». L’Union franco-scandinave, placée sous la présidence d’honneur du prince royal, est un gage de la sincérité de ces tendances francophi-