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jeune homme, au front chevaleresque, amoureux comme un fou, ce qui n’est point être trop amoureux vraiment, lorsqu’il s’agit d’une aussi charmante jeune fille que mademoiselle d’Osser, fille de famille et riche.

Il était reçu dans la maison du baron, où l’excellent accueil de Robertine compensait pour lui la froideur systématique d’Armand. Il avait usé de son droit en faisant à Tours un voyage qui coïncidait avec celui de Florence. Enfin, il était de retour à Paris, ce à quoi personne ne pouvait trouver à redire.

Il y avait une heure environ que Robertine et Florence étaient seules. Dieu sait qu’elles avaient encore bien des choses à se dire, car la baronne, à supposer qu’elle eût des sujets de triste préoccupation, les oubliait auprès de sa sœur, et retrouvait, au contact de tant de vive gaieté, sa douce gaieté à elle, sa gaieté de jeune fille.

Elles poursuivaient la conversation commencée.

— Je vous préviens, Florence, dit la baronne, que vous faites sagement de revenir le cœur libre, car il en est ainsi, n’est-ce pas ?…

— Je parie que mon frère veut me marier ? répliqua Florence, au lieu de répondre à la question de sa sœur.

— Précisément, dit Robertine.

Elle ferma les yeux à demi, et se prit à regarder mademoiselle d’Osser en dessous.