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UNE PÉCHERESSE.


I

Tête à tête.


Robertine était mariée depuis dix-huit mois environ à M. le baron Armand d’Osser. C’était un mariage d’amour.

Elle avait vingt et un ans. Pour le monde qui la voyait passer heureuse dans la vie, c’était une femme admirablement belle ; pour le petit nombre d’amis dont l’œil pouvait pénétrer jusqu’à son cœur, c’était un ange.

Sa personne offrait un mélange choisi de grâces hautaines et de grâces touchantes, de noblesse fière et d’exquise douceur. Son front pur et à la fois pensif avait pour couronne de beaux cheveux blonds, moelleux au toucher, chatoyants à l’œil et retombant en boucles balancées sur la chute harmonieuse de ses épaules. L’ovale de sa figure manquait peut-être de cette régularité mathématique des têtes d’étude et cédait légèrement au-dessus des pommettes, comme pour rabaisser avec symétrie la pointe ténue où