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très-pâle ; sa bouche tremblait ; son regard était fixe et comme abêti.

— Robertine ! Robertine !… dit-il à demi-voix.

Germain Barroux éclata de rire. M. Chose, bien que lui-même n’eût pu réprimer un léger mouvement de moquerie, imposa sévèrement silence à l’ancien laquais, et s’installa sur une chaise boiteuse, en face d’Armand.

— Allons, enfants, allons ! dit-il à ses deux aides ; à la besogne ! M. le baron voudra bien permettre, n’est-il pas vrai, M. le baron ?

Armand tourna sur lui son regard fixe et morne. Évidemment, son intelligence était frappée fortement, et il n’avait point la conscience de ce qui se passait autour de lui.

— M. le baron permet, reprit le provincial avec une politesse exempte de toute affectation. Marchez !

Germain et Larigo revinrent ensemble vers l’appareil, et bientôt les coups périodiques du massif bouvard recommencèrent à se faire entendre.

M. Chose rapprocha sa chaise boiteuse du siége d’Armand.

— J’ai à vous demander pardon, dit-il, M. le baron, de vous recevoir ainsi sans cérémonie ; mais votre visite a été pour nous une surprise, et nous n’avons pas eu le temps. Il faut que vous sachiez, s’interrompit-il avec un sourire bonhomme, que je