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— Eh ! parbleu ! répliqua Germain, c’est celui dont Larigo a si lestement escaladé l’hôtel…

Larigo se rapprocha, et vint examiner Armand avec curiosité.

— Il y a diablement des hôtels, murmura-t-il, que j’ai escaladés…

— Pour prendre les coins à l’effigie de l’autre, acheva Germain ; c’est notre bienfaiteur, M. le baron d’Osser en personne !

M. Chose ôta incontinent celle de ses mains qui comprimait la bouche d’Armand, et lui fit un salut très-décent.

— M. le baron, dit-il, j’aurais été l’homme le plus malheureux du monde si je vous avais tué… Veuillez donc prendre la peine de vous asseoir : il y a très-longtemps que j’avais envie de faire votre connaissance.

Ceci fut dit d’un ton calme, honnête, posé, parfaitement en harmonie avec l’extérieur de l’homme qu’on appelait M. Chose, mais contrastant singulièrement avec l’aspect misérable de la salle basse, noire, poudreuse, enfumée, où se passait la scène, et ne contrastant pas moins avec la grosse effronterie de Germain et les haillons de Larigo.

Larigo, empressons-nous de le dire, afin que le lecteur n’aille pas se croire dans une caverne d’opéra comique, habitée par des brigands ténors, était un ancien forçat évadé, ou libéré, porteur d’un visage patibulaire.

Quant à M. Chose, tout exactement ren-