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frayer. Armand lui-même se présenta d’un front digne et dédaigneux. Il fit lui-même aux alguazils les honneurs de son hôtel, et, tandis qu’il montrait chaque chambre et fournissait complaisamment la clef de chaque meuble, il y avait sur sa lèvre, parmi son flegme fier, un petit sourire provoquant et railleur.

Le fait est qu’on ne trouvait rien, absolument rien. Les alguazils, très-las et de détestable humeur, allaient enfin se retirer pour ne plus revenir sans doute, lorsque le commissaire avisa, au fond d’un corridor sombre, des vestiges de travail récent sur le mur.

C’était la petite porte murée.

Le commissaire donna un ordre à voix basse. L’instant d’après, l’un des agents revenait, suivi de deux manœuvres qui mirent sans façon la pioche dans la muraille.

À la vue de ces préparatifs, le baron perdit son sourire railleur. On vit perler quelques gouttes de sueur sur son front pâle, et sa bouche s’ouvrit comme s’il eût voulu parler. Mais il ne put produire aucun son.

Le commissaire, qui le regardait du coin de l’œil, accueillit avec un sourire ces symptômes évidents de détresse. Il était sûr de son fait désormais, et eût parié cinquante louis que les coins se trouvaient de l’autre côté de la porte.

Les maçons poursuivaient leur œuvre. La