Page:Féval - Une pécheresse, volume 1 - 1849.djvu/24

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 20 —

était, sans contredit, M. le baron d’Osser. Il était, en effet, dans toute la force du mot, une créature de l’empereur, et ce fut sur lui que se portèrent les premiers soupçons.

Armand était alors marié depuis six mois seulement. Il prenait la chute de son maître en patience. Néanmoins, dans l’hôtel d’Osser, il y avait un tout petit mystère qui n’était point un mystère d’amour. Un cabinet noir, sorte de petit trou destiné à serrer les outils du jardinier, qui ne gênait personne et auquel personne assurément ne songeait, avait subi un traitement inexplicable.

On avait muré l’entrée de ce trou, donnant sur un corridor de l’hôtel.

Quelques jours après cette expédition bizarre, un valet d’Armand, nommé Germain Barroux, disparut sans demander ses gages.

Un beau matin, un commissaire de police, escorté de nombreux agents, fit irruption dans l’hôtel, au grand effroi de Robertine. On faisait au baron l’honneur de commencer par lui une série de visites domiciliaires destinées à retrouver les fameux coins. La visite fut sans résultat aucun, mais le commissaire put remarquer que la contenance d’Armand était loin d’être fort assurée. Aussi, après recherches faites sans un succès meilleur chez les autres personnes suspectes, la police en revint à l’hôtel d’Osser.

Cette fois, la baronne n’eut garde de s’ef-