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malheureux haussent les épaules ; et chacun se prépare à être sans pitié pour ses futures infortunes.

Le jour où Armand eut cette idée, il courut chez Robertine et lui jura qu’il ne craignait point le monde, qu’il mettait sa gloire à lui donner son nom, etc., etc.

Robertine fut émue jusqu’aux larmes ; mais elle persista dans son refus.

Il fallut une année entière pour vaincre sa répugnance obstinée. Le jour où elle consentit enfin fut un beau jour pour Armand, un jour tout de reconnaissance et de joie.

Le lendemain, il se demanda pourquoi elle avait tant tardé. Sa jalousie avait le dernier mot.

Le mariage n’eut pas lieu tout de suite ; Robertine n’avait pas les papiers nécessaires. Elle les avait demandés à Londres, mais on n’en recevait point de nouvelles.

Armand allait se déterminer à faire le voyage, lorsque l’empereur revint de l’ile d’Elbe. Dès lors, la guerre interrompit toutes communications, et, dans l’impossibilité matérielle où l’on était de se procurer les pièces nécessaires, Armand, dont le crédit remontait à son apogée, obtint que l’état civil se contenterait de l’acte de décès de mistress Roberts et d’un certificat de notoriété, signé par les premiers protecteurs de la jeune fille.

Le mariage fut célébré. Robertine eut une famille, car mademoiselle Florence d’Osser,