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VII

Au Palais-Royal.


Le Palais-Royal du commencement de la restauration est chose trop universellement connue pour que nous veuillions en détailler la description. Nous rappellerons seulement que les galeries de pierre et le jardin où l’on venait de creuser la pièce d’eau étaient, entre autres choses, un centre très-bruyant de causeries politiques où chaque nuance d’opinion avait son cénacle. Les cafés Valois, Lemblin, Corazza, la Rotonde, les Milles-Colonnes, se partageaient la foule des hommes d’État de hasard. Chacun de ces établissements avait son orateur et son nouvelliste. On y attaquait, on y défendait le gouvernement avec une passion inouïe et dont aucun lieu-public ne pourrait, de nos jours, donner une idée même affaiblie.

Les journaux se taisaient ; la voix commune était obligée de parler.

À présent, il faudrait que la voix commune fût bien bavarde pour ne se contenter point des cent trompettes qui la suppléent.