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bel hôtel des Champs-Élysées, chez une Mme d’O…, comme le marquent les feuilles publiques, qui cachent encore la fin de ce nom-là. S’il s’agissait de moi ou de Gondrequin-Militaire, on nous y coucherait en toutes lettres, c’est bien sûr.

Mais voilà une assez cocasse de chose : le bel hôtel est situé tout contre la maison du numéro 6, où le premier meurtre avait eu lieu. Y a-t-il là-dedans un fait exprès ? Cherche ! Faudrait avoir du temps à soi comme un rentier pour deviner tant de rébus.

L’important, c’est que, après l’ordonnance de non-lieu, Maurice Pagès avait loué un petit logement garni dans la rue d’Anjou-Saint-Honoré, sur le derrière, dans une situation bien commode pour faire tout ce qu’on veut, sans être gêné par les voisins.

C’était là que Valentine de V… venait causer avec lui.

La veille même du mariage, M. Remy d’Arx reçut une lettre de Maurice Pagès qui lui donnait son adresse, comme qui dirait un défi.

Il se trouva qu’au moment où les amis et la famille étaient rassemblés à l’hôtel des Champs-Élysées pour l’exposition de la corbeille, comme ça se fait dans la noblesse, plus orgueilleuse qu’un troupeau de dindons, Mlle Valentine de V… manqua justement à l’appel.

Remy d’Arx alla jusque dans sa chambre pour la chercher, et là une servante lui dit qu’elle était partie en voiture, toute pâle et toute défaite.

Pour aller où ?

La fille de chambre se fit un petit peu