Page:Féval - Maman Léo, 1869.djvu/409

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

au vicaire avec une majestueuse bonté :

— Ma dépêche est déjà partie pour la cour de Rome. J’ai tout pris sur moi en disant à Sa Sainteté que vous aviez dû accéder au vœu de votre souverain légitime. Quant à l’archevêché, j’irai moi-même dès demain rendre visite à Sa Grandeur.

Les assistants se rangèrent comme à l’église derrière les deux fiancés, qui avaient des chaises à prie-Dieu. À gauche de Valentine se tenait Mme la marquise d’Ornans, qui lui servait de mère ; à droite de Maurice, M. de Saint-Louis prit place en faisant observer qu’il se regardait seulement comme le délégué de son vénérable ami, le colonel Bozzo.

M. le baron de la Périère était en quelque sorte maître des cérémonies et veillait à ce que tout se passât en bon ordre ; il prit le siège voisin de la chaise de maman Léo et lui dit :

— Vous voyez, bonne dame, que nous avons enlevé l’affaire lestement.

L’état de fièvre où était maman Léo se traduisait par une impossibilité absolue de rester en place. Elle se levait, elle se rasseyait à contre-sens et poussait d’énormes soupirs dans son mouchoir à carreaux, baigné de sueur.

— Vous saurez, dit-elle à M. de la Périère, que la personne qui remplace le prisonnier à la Force est pour entrer dans ma famille, et que je m’y intéresse censément d’amitié. Il ne faudrait pas qu’il pourrisse trop longtemps là-dedans.