Page:Féval - Maman Léo, 1869.djvu/400

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Oui, mon brave Germain, répondit Lecoq, et tous ceux qui sont ici vont assister comme vous au mariage de Mlle d’Arx, votre jeune maîtresse.

Il souleva le marteau de la porte, fit entrer lui-même Germain, qui se confondait en remerciements, et dit tout bas aux trois autres :

— La chaise de poste attend ici, derrière, à la petite porte de la rue des Moineaux. C’est moi-même qui ai choisi les chevaux. Après l’histoire, nous traverserons le jardin, nous ferons le partage en voiture, et nous nous arrêterons où vous voudrez pour prendre notre volée vers l’endroit que chacun de nous aura choisi. Est-ce cela ?

— C’est cela, répondirent les trois autres.

Et ils entrèrent.


XLI

La voiture des mariés


Lecoq n’avait point menti. À la Force, tout avait réussi comme par enchantement. Malgré la différence un peu trop marquée de tournure et de figure qui existait entre le beau lieutenant et notre Échalot.

Ce dernier avait pu sans encombre opérer l’échange chevaleresque et prendre place sur l’escabelle du captif après avoir revêtu tant bien que mal sa défroque.

Les habits de prisonnier ne sont pas faits sur mesure.

Une myopie épidémique ayant envahi l’administration, personne ne s’était aperçu de rien. Tout au plus le concierge avait-il fait un peu la grimace en voyant la taille