endroit faible : il éloigne toujours la comtesse dans les moments de crise. Ce soir encore, il n’a pas voulu montrer le fond de son sac à sa Fanchette chérie.
— Au fait, dit Samuel, Mme la comtesse était en toilette de bal. Comment a-t-elle pu l’abandonner dans l’état où il est ?
— La comtesse a ses affaires en ville, répliqua sèchement Portal-Girard, occupons-nous des nôtres. Il n’est plus temps, comme on dit, de reculer pour mieux sauter. Parlons bas et disons juste ce qu’il faut : le vieux doit mourir cette nuit. Si bas qu’il soit, pouvons-nous, oui ou non, compter qu’il mourra de sa belle mort ?
Ceci s’adressait à Samuel. M. de Saint-Louis se tut.
Samuel répondit après un silence.
— Je l’ai vu ce soir ; s’il s’agissait de tout autre que lui, je dirais : Nous ne le retrouverons pas vivant. Dans l’état où il est, la dernière crise est une suffocation ; les bronches se convulsionnent, le souffle manque ; c’est très pénible à voir, et quand cet état se prolonge, il y a des médecins qui administrent ceci ou cela, pour hâter la fin. C’est tout bonnement de la miséricorde.
— Tout bonnement ! fit M. de Saint-Louis.
— Mais, ajouta Portal, il ne veut prendre aucune potion de votre main.