Page:Féval - Maman Léo, 1869.djvu/349

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

À l’endroit où l’épaule s’attache au cou, la chemise d’Échalot montrait une large tache écarlate.

Il ressaisit la tête de Similor, qui se laissa faire, mais qui dégagea sa main droite tout doucement pour la plonger dans la poche de son pantalon.

— Rends-toi, dit Échalot ; ça me monte, ça me monte au cerveau, et je vois rouge !

— Assassin ! grinça Similor.

Sa main ressortit de sa poche avec un couteau qu’il parvint à ouvrir.

— Rends-toi, Amédée ! dit pour la seconde fois Échalot.

La main de Similor qui tenait le couteau lui tâtait le dos pour chercher l’envers du cœur.

Ces gens-là connaissent mieux que les chirurgiens la place précise où il faut frapper pour être sûr de tuer.

Il trouva la place et tout en écartant sa main pour poignarder de plus haut, il dit encore :

— Assassin !

Mais la lutte avait désormais un témoin, quoique ni l’un ni l’autre des deux combattants n’eût entendu la porte s’ouvrir.

Le poignet de Similor fut arrêté par une main solide comme un étau de fer, et une bonne grosse voix s’éleva qui dit sans trop d’émotion :

— Hé ! l’enflé, ce n’est pas de jeu !

En même temps Échalot fut écarté par une irrésistible poussée.