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lui arriva au flanc, raide comme balle, en guise de réponse. Similor n’avait garde de parler.

Échalot, au lieu de venir à la parade, fit un pas en avant, uniquement pour amortir le choc, et détacha son poing droit, qui toucha Similor au front à l’instant même où celui-ci se relevait.

Similor chancela comme s’il eût donné de la tête contre une muraille et tomba sur ses genoux.

Échalot demanda, sans même songer à profiter de son avantage :

— Ça t’a fait du mal, Amédée ?

Il avait presque retrouvé la douce voix que nous lui connaissons et avec laquelle il disait de si raisonnables choses pour l’éducation du petit Saladin.

Probablement que ça n’avait pas fait du bien à Similor ; car il ne se releva point, et pour réponse il ne donna qu’un sourd gémissement.

Sa tête pendait sur sa poitrine.

— C’est sûr, dit Échalot étonné, que tu t’es laissé bien ramollir depuis le temps par toutes les voluptés que tu t’y livres au café et chez les dames, car je n’ai pas tapé de toute ma force. Au lieu de continuer, je te laisse souffrir ne désirant pas abuser de ma victoire.

Il se rapprocha de la table pour regarder de près, à la lumière, la place où le pied de Similor avait touché sa redingote.