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m’étonne plus alors si tu trembles la fièvre, mais tu peux te vanter de m’avoir fait peur !

Elle adressa au concierge la question que Valentine lui avait dictée. Le bonhomme, qui était courbé sur son ouvrage, se releva et les regarda avec mauvaise humeur :

— Là où demeure maintenant M. d’Arx, répondit-il brutalement, il n’y a où mettre personne avec lui.

— Et son domestique ? murmura Valentine, Germain ?…

— Monsieur Germain, rectifia le portier, c’est différent ; son domestique vient de remonter… j’entends le domestique de M. Germain, et je pense bien qu’il doit être levé à cette heure ; j’entends M. Germain. Il lui vient assez de visites, au brave monsieur, depuis l’histoire, mais il n’en est pas plus fier pour ça. Montez au premier et ne sonnez pas trop fort, parce qu’il n’aime pas le bruit.

Valentine et maman Léo montèrent. À leur coup de sonnette discret, un valet de bonne apparence, sans livrée, mais portant le grand deuil, vint ouvrir.

Elles n’eurent même pas besoin de parler. Aussitôt que le valet les eut aperçues, il s’écria :

— Entrez, entrez, ma bonne dame, et vous aussi, jeune homme, vous êtes en retard. Voici plus d’une heure que monsieur vous attend.

— Nous sommes bien ici chez M. Germain ? dit Valentine, qui crut à une méprise.

— Vous êtes chez M. Remy d’Arx, répartit le valet, non sans emphase, mais c’est bien M. Germain qui vous attend.

Valentine et maman Léo entrèrent. Cer-