XVI
Embauchage de maman Léo
Maman Léo cependant continuait, parlant à la marquise et à M. de Saint-Louis :
— Elle m’embrassait comme pour du pain, et le nom de Maurice venait à chaque instant sur ses lèvres ; moi, je ne savais plus où j’en étais ; car ça me déchire le cœur de voir ces deux enfants-là dans la peine.
— Vous a-t-elle parlé de Remy d’Arx ? interrompit la marquise.
— Ah ! je crois bien ! son frère, comme elle l’appelle maintenant ! Pour folle, c’est bien certain qu’elle est folle.
— Non, pas tout à fait, rectifia M. de Saint-Louis ; le docteur Samuel nous a expliqué les différents degrés de l’aliénation mentale, et à cet égard, il est la première autorité de Paris ; il y a chez notre chère enfant un trouble cérébral dont la cause est connue et déterminée.
— Et la cause cessant, ajouta la marquise avec vivacité, le trouble disparaîtra de même.
— Que Dieu vous entende, madame ! dit maman Léo, et ça me console bien de voir comme elle est aimée. Aussi, il n’y a plus de métier qui tienne, allez ! je suis désormais à vos ordres du matin jusqu’au soir et du soir au matin.
Mme d’Ornans lui prit la main de nouveau.
— Vous serez récompensée… voulut-elle dire.
— Ah ! pas de ça, Lisette ! s’écria la